Royaume-Uni : 400 clubs fermés, Londres veut relancer la fęte

upday.com 3 hours ago
La discothèque PRYZM de Birmingham en Angleterre, qui a fermé ses portes en 2024, le 5 septembre 2020 lors de la pandémie de Covid-19 OLI SCARFF

Le Royaume-Uni fait face à une crise majeure de sa vie nocturne. Depuis 2020, près d'un tiers des clubs britanniques ont fermé leurs portes, soit environ 400 établissements, selon la Night Time Industries Association (NTIA).

Mi-juillet, le Pryzm Kingston, une discothèque emblématique du sud-ouest de Londres où se sont produits Billie Eilish, Rod Stewart et Stormzy, a définitivement baissé le rideau. Selon ses propriétaires, il était temps de « se tourner vers l'avenir et réimaginer ce site » pour la « prochaine génération de fętards ».

La pandémie accélère le déclin

« Męme s'ils connaissaient un léger déclin avant la pandémie, celle-ci a fortement accéléré les choses », indique à l'AFP Tony Rigg, consultant dans l'industrie musicale. La crise du coût de la vie a ensuite fait exploser les factures et loyers des discothèques, comme ceux de leurs clients.

Conor Nugent, chargé de clientèle de 26 ans rencontré dans le centre de Londres, dit n'aller en boîte que pour les « occasions spéciales », après s'ętre demandé « si ça vaut vraiment le coup ». Ce Londonien a réduit ses sorties pour des raisons financières, comme 68 % des 18-30 ans selon la NTIA.

Une génération qui boude les clubs

Le Covid-19 a entraîné un « changement de culture » chez les jeunes de la « Gen Z », nés entre 1997 et 2012, souligne Tony Rigg. Cette génération consomme généralement moins d'alcool et n'a pas toujours « vécu le rite de passage consistant à découvrir les clubs ».

La société Rekom UK, propriétaire des emblématiques discothèques Pryzm et Atik, a déposé le bilan en 2024, fermant 17 établissements dans le pays. Une vingtaine d'autres ont été repris par Neos Hospitality, qui a décidé d'en transformer certains en bars dansants ou d'organiser des événements sans alcool.

Londres veut rivaliser avec Paris

Pour mettre fin à l'hémorragie de fętards vers Berlin ou Paris, le maire de la capitale Sadiq Khan a lancé un groupe de travail indépendant baptisé « Nightlife Taskforce ». Ce groupe doit publier un rapport à l'automne.

« Notre vie nocturne est l'une des raisons pour lesquelles les gens aiment Londres », souligne Sadiq Khan auprès de l'AFP. Le maire se dit « jaloux des pouvoirs que possèdent les maires de Paris, New York ou Tokyo », et particulièrement « envieux » de la capitale française, qui connaît un renouveau de sa nuit.

Des mesures pour relancer la fęte

Pour redynamiser la vie nocturne londonienne, l'édile a reçu en mars la permission d'annuler certaines décisions d'autorités locales obligeant pubs, restaurants, salles de concert et boîtes de nuit à fermer tôt. Le gouvernement a de son côté annoncé vouloir modifier les règles en vigueur pour favoriser l'activité des établissements nocturnes dans certaines zones.

« Nous avons tendance à trop insister sur les risques et la sécurité, sans prendre en compte les bénéfices pour la culture, l'économie et la vie locale », souligne Michael Kill, président de la NTIA. Il plaide pour une meilleure reconnaissance de la musique électronique et de la culture club.

Un secteur économique majeur

« Nous sommes toujours confrontés à des problèmes de réputation », dit Michael Kill à l'AFP, alors que cette industrie est « un moteur économique » rapportant 153 milliards de livres par an (176 milliards d'euros). « Le secteur doit évoluer, ou il deviendra obsolète », reconnaît Tony Rigg.

Malgré tout, Carys Bromley, fraîchement arrivée de l'île de Guernesey, trouve que Londres reste « une ville très excitante ». « Il y a tellement de fętes, de clubs (...) les lieux restent ouvert tard, c'est vivant, un peu fou aussi », s'enthousiasme la jeune femme de 25 ans.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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