Lecornu face aux motions de censure - gouvernement fragilisé

upday.com 4 hours ago
Le premier ministre Sébastien Lecornu lors d'une session de questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, à Paris, le 15 octobre 2025 Alain JOCARD

Deux motions de censure seront débattues jeudi matin contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, fraîchement installé. La France insoumise et le Rassemblement national portent ces textes qui devraient ętre rejetés faute du soutien du Parti socialiste.

Le PS a pris cette décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clés. Le Premier ministre a notamment annoncé dans sa déclaration de politique générale la suspension de la réforme des retraites.

Déroulement du scrutin jeudi

Un débat commun aux deux motions débutera à 9h00 dans l'hémicycle et devrait durer environ deux heures et demie. Le scrutin sera ensuite ouvert pendant 30 minutes sur chaque motion successivement.

La motion insoumise devrait recueillir les voix de l'extręme droite ainsi que des députés écologistes et communistes. Il manquerait alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité de 289 voix qui ferait tomber le gouvernement nommé dimanche.

"Je pense qu'il manque une poignée de voix et que la sagesse peut revenir à certains", a estimé mardi Marine Le Pen. Elle défendra la motion de son groupe qui prône la nécessité d'une dissolution pour "sortir" le pays "de l'impasse".

Défections possibles dans les rangs

Quelques députés pourraient s'affranchir de la consigne de leur parti. Chez Les Républicains, "deux ou trois" devraient voter la censure selon une source du groupe.

"Quelques votes pour" sont également possibles chez les indépendants Liot. Chez les socialistes, Olivier Faure et Boris Vallaud ont appelé leurs troupes à s'en tenir à la ligne décidée de façon "quasi-unanime".

Mais le député Paul Christophe a fait savoir qu'il censurerait malgré tout : "mon sujet c'est la justice fiscale et le pouvoir d'achat, il n'y a pas d'engagement du gouvernement sur ces sujets". Cinq autres députés ultramarins du groupe PS ont également annoncé censurer.

Divisions socialistes sur la stratégie

Le socialiste Pierrick Courbon dit hésiter, s'inquiétant que la suspension des retraites implique de soutenir le projet de loi de financement de la sécurité sociale. "Le PLFSS du budget Macron" n'obtiendra "jamais ma voix", confie-t-il.

La France insoumise critique vivement cette position socialiste. "Vous vous apprętez à commettre une monumentale erreur", a lancé lundi le député Louis Boyard à l'adresse des socialistes.

"Le débat ouvert sur un éventuel décalage de la réforme des retraites est un leurre, comme l'a été avant lui le +conclave+ de François Bayrou", soutient la motion de censure insoumise que défendra Aurélie Trouvé. Lors de la première motion contre François Bayrou, huit socialistes avaient voté pour malgré la consigne de leur parti.

Enjeux budgétaires cruciaux

Si le gouvernement Lecornu survit, les débats autour du budget pourront enfin commencer à l'Assemblée. Le texte présenté mardi en Conseil des ministres sera examiné par la commission des Finances lundi et devrait arriver dans l'hémicycle vendredi.

Sans recours au 49.3, que Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser, la bataille s'annonce dantesque dans des délais très contraints. Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions.

Un député Horizons résume la situation : "Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile."

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

Read Entire Article