Le Prix Havel des droits de l'homme au journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch

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Le journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch, à la tribune du Conseil de l'Europe à Strasbourg (France), le 29 septembre 2025 SEBASTIEN BOZON

Le Conseil de l'Europe a attribué lundi son Prix des droits de l'homme Vaclav Havel au journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch. Ce prix prestigieux récompense le fondateur de la radio indépendante Hromadske Radio, libéré l'an dernier après une captivité en Russie.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe décerne cette distinction depuis 2013, qui porte le nom de l'ancien dissident devenu président tchèque. Boutkevitch devient le premier Ukrainien à recevoir cette récompense de 60 000 euros, dans un contexte où la Russie a été exclue du Conseil après son invasion de l'Ukraine.

Un parcours marqué par la guerre

Le journaliste de 48 ans s'était engagé comme volontaire dans les forces ukrainiennes après l'invasion russe de février 2022. Capturé en juin de la męme année, il fut condamné à 13 ans de prison en mars 2023 par les autorités de Moscou avant sa libération en octobre 2024 lors d'un échange de prisonniers.

Cofondateur du centre de défense des libertés Zmina, Boutkevitch a évoqué devant les parlementaires réunis à Strasbourg sa détention récente. "Il y a encore un an, je me trouvais en captivité en Russie dans une colonie pénitentiaire", a-t-il rappelé. "Recevoir ce prix n'était qu'un ręve. Maintenant c'est une réalité", a-t-il déclaré.

Un message pour les prisonniers oubliés

Vętu d'un polo noir portant l'inscription "Prisonniers de guerre ukrainiens: on ne vous oublie pas", le lauréat a dédié son prix aux détenus. "Je reçois ce prix également au nom des civils et prisonniers de guerre ukrainiens illégalement détenus par la Russie et tous ceux qui sont privés de leur liberté, qui font l'objet de tortures, de traitements inhumains et dégradants, qui ont été blessés, violés ou emprisonnés par les occupants russes", a-t-il déclaré.

Son expérience carcérale lui a fait prendre conscience de l'importance des libertés fondamentales. "Je me suis retrouvé dans un système qui n'accorde aucune valeur aux droits de l'homme", a poursuivi Boutkevitch. "Les droits de l'homme, il faut en ętre privé pour comprendre leur valeur", a-t-il affirmé.

Des concurrents également emprisonnés

Deux autres journalistes figuraient parmi les candidats : la Géorgienne Mzia Amaghlobeli et l'Azerbaïdjanais Ulvi Hasanli, tous deux actuellement détenus. Amaghlobeli, cofondatrice des médias indépendants Batumelebi et Netgazeti, a été condamnée en août à deux ans de prison pour avoir prétendument giflé un policier lors d'une manifestation, un emprisonnement considéré comme étant "pour des motifs politiques" selon le Conseil de l'Europe.

Hasanli, directeur du média indépendant Abzas Media spécialisé dans les enquętes sur la corruption, purge une peine de neuf ans de prison depuis juin. "Il est victime d'une persécution incessante de la part du gouvernement depuis 2011, notamment de détentions arbitraires, de tortures et d'accusations à caractère politique", souligne le Conseil de l'Europe.

Une profession sous pression

Le président de l'Assemblée parlementaire, Theodoros Rousopoulos, a réclamé la libération immédiate des deux autres candidats. "Ce n'est pas un hasard", a-t-il déclaré en évoquant leur nomination commune. "Les derniers mois se sont avérés particulièrement dangereux pour les journalistes", a-t-il souligné.

Selon les données du Conseil de l'Europe, 171 journalistes étaient en détention en Europe au début de l'année. Parmi eux, au moins 26 Ukrainiens sont détenus en Russie ou dans les territoires occupés par Moscou en Ukraine. L'an dernier, le prix avait été attribué à l'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité depuis la réélection contestée du président Nicolas Maduro.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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