Camps italiens en Albanie : échec total un an après l'ouverture

upday.com 4 hours ago
Le centre d'accueil pour migrants construit par l'Italie dans le port de Shengjin, à environ 60 km au nord-ouest de Tirana, le 11 octobre 2024 Adnan Beci

Un an après leur ouverture, les camps italiens en Albanie destinés aux migrants sont presque vides et font face à un échec retentissant. Les conditions de vie y sont dénoncées par de nombreuses ONG et la justice italienne a annulé des dizaines de décisions d'expulsions.

Le 16 octobre 2024, deux centres de rétention gérés par Rome ont ouvert dans le port de Shengjin et le village de Gjader, dans le nord de l'Albanie. Ce projet résulte d'un accord entre Tirana et Rome pour traiter les migrants arrętés dans les eaux italiennes.

Le premier jour, un navire de la marine italienne arrive avec 16 hommes d'Égypte et du Bangladesh. Mais quatre sont rapidement identifiés comme "vulnérables" et renvoyés en Italie.

Intervention de la justice italienne

48 heures plus tard, la justice italienne invalide la rétention des 12 hommes restants. Elle invoque un désaccord entre l'UE et l'Italie sur la liste des pays d'origine "sûrs", dont certains ne le sont pas au regard du droit européen.

Selon le juriste Gianfranco Schiavone, 132 personnes ont été emmenées dans les centres albanais. Parmi elles, 32 ont été rapatriées après des décisions judiciaires. "Comme on peut le constater, l'échec est déconcertant", assène-t-il.

Le rapport "Blessures aux frontières" rédigé par plusieurs ONG italiennes révèle des conditions préoccupantes. Il fait état de "21 cas d'automutilation et de tentatives de suicides par au moins neuf détenues".

Transformation en centres de rétention

Face à cet échec, l'Italie voudrait transformer ces camps en centres de rétention pour migrants en situation irrégulière (CPR). Cette évolution risquerait d'ętre retoquée par la justice européenne, selon M. Schiavone.

"Il n'est en aucun cas prévu que la détention administrative d'étrangers en attente d'expulsion en Italie puisse ętre effectuée dans un pays non membre de l'Union européenne", explique-t-il. Cette situation pourrait évoluer si le "règlement retour" actuellement débattu au Parlement européen est adopté.

Intéręt international pour le modèle

La Première ministre italienne Giorgia Meloni (Fratelli d'Italia) espère "obtenir ce qu'elle n'a pas obtenu du pacte, en particulier la possibilité de recourir à des expulsions expéditives", analyse Filippo Furri de l'ONG ARCI.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a évoqué son souhait de créer des "hubs de retour" lors d'une visite en Albanie au printemps. Son homologue albanais Edi Rama reste prudent : le modèle "prend du temps pour ętre testé" et pourrait ętre reproduit "dans d'autres pays de la région", mais pas en Albanie.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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